Le soleil était à peine levée lorsque le réveil de Jeanie sonna. Ce son strident et irritant que devaient subir ses oreilles de beau matin était certes, désagréable, mais depuis qu'elle travaillait au restaurant, elle y était habituée. Tapant violemment du poing sur le bouton d'arrêt, elle enleva la couette qui l'encombra et posa ses deux pieds au sol. Mais au moment de se lever, elle sentit sa tête devenir de plus en plus lourde, à un tel point qu'elle commença à voir double. Elle se laissa alors retomber sur son lit et retenti de se lever, en vain... Une affreuse migraine s'était emparée d'elle et la jeune brune n'était pas en mesure de quitter son lit, ni de crier à l'aide. D'où lui venait cet étrange mal de tête ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi elle ? Tant de questions qui traversaient l'esprit de la jeune femme, agonisant sur son lit. Pourtant elle n'avait pas le souvenir d'avoir consommé quelque chose de dangereux ou toxique. Quoi qu'il en soit, Jeanie se doutait que son retard ne passerait pas inaperçu et que tôt ou tard, son frère se douterait de quelque chose et viendrait la voir. Elle attendait donc impatiemment son frère, impuissante face au mal qui la rongeait.

**Comme à tous les matins pour le propriétaire du petit restaurant du village, le réveil matin sonnait dès six heures du matin. Il prenait rapidement une bonne douche, s’habillait et descendait droit dans le restaurant pour l’ouverture qui avait lieu à peine une demi-heure plus tard. Bien sur, le brunet avait plusieurs employés à son service, alors il n’était pas obligé de se pointer en bas pour mettre la clé dans la porte, de toute manière, il était bien rare de recevoir un client à l’instant même où les lumières jaillirent. Ce matin, quelque chose de différent avait réveillé Jayson. Une sorte de mal de crâne, mais qu’il pouvait facilement contrôler. Il avait choisis deux aspirines et le tour était joué. L’homme était sur le point de se rendre au Bretzel, mais il constata que sa jeune soeur Jeanie n’était toujours pas réveillée. L’inquiétude monta un instant à l’esprit du jeune homme, mais bon, son réveil matin ne devait pas avoir sonné, c’était des choses qui arrivaient et une chance pour elle, Jay était là et réveillé. L’homme détourna les talons et décida d’aller toquer à la chambre de sa soeur. Il ouvrit tranquillement la porte avec un petit sourire et vit la brunette toujours étendue sous les couvertures. Un sourire en coin se dessina sur le visage du futur trentenaire qui devait célébré son anniversaire dans quelques semaines. Après avoir attendu une petite seconde pour obtenir une réaction de Jeanie, il jugea bon de lui parler.**

« P’tite soeur.. Ça va bien ? Parce que je te rappelle qu’il est l’heure d’aller bosser... Ton cadran n’a pas sonné ? »

**Demanda Foster avec un sourire. Il croisa les bras et s’appuya contre l’embrassure de la porte, en attente d’une réponse chez sa cadette. Il ne voulait pas brusquer son intimité non plus, alors il patientait dans l’entrée de sa chambre avec un petit sourire sur le visage.**

Tant de questions sur l'atrocité de la situation  traversaient l'esprit de Jeanie alors qu'elle agonisait sur son lit, pourtant, plus elle tentait de lutter contre ce mal, plus celui-ci se prononcait, elle devait donc rester immobile pour que la douleur soit un minimum supportable. Elle entendit alors des pas qui montaient les marches, puis entendit la porte de sa chambre s'ouvrir. C'était Jayson, son frère ainé, qui venait surement pour la réveiller. Certes, la brunette n'avait pas tellement de retard, mais connaissance Jay, il devait penser que sa petite soeur ne s'était pas réveillée et est donc venu lui parler pour en avoir le cœur net. Ainsi, elle entendit Jayson lui demander si tout allait bien. Entendre la voix de son frère la rassurait, mais il semblait ne pas avoir remarqué que Jeanie n'allait pas aussi bien qu'il le pensait. Les yeux entrouverts, elle tourna la tête vers la porte et, prenant une grande inspiration, tenta tant bien que mal de prononcer quelques mots

"Jay... Je croit que je me... Je me sens vraiment pas bien"

Le simple fait de parler lui faisait tellement mal à la tête qu'elle sentait que la température de son cerveau augmentait de manière significative

**La vie pouvait parfois être un lot de problèmes. Nous n’arrivons pas toujours à accomplir ce qu’on espère et lorsque le contraire vint se jeter devant nous, il est souvent difficile de s’arrêter un instant pour comprendre la situation et trouver rapidement la meilleure solution. Pour Jayson, la vie n’avait pas été toujours simple, bien qu’il se trouve chanceux d’un autre côté. Il avait été loyalement blessé par sa petite amie lors du Lycée, mais il avait réussis à s’en sortir. La rancune était toujours présente, mais il ne s’empêchait pas de vivre pour autant. En prenant exemple sur ses réussites, Foster pouvait bien inclure son petit restaurant qui tournait très bien depuis le rachat qu’il avait fait suite au décès de Monsieur White, l’ancien propriétaire. Enfin, aujourd’hui, quelque chose de différent se montrait le bout du nez, le malaise que sa sœur avait. Dès qu’elle ouvrit la bouche, il comprit qu’elle n’allait pas bien du tout et son état ne semblait pas être très apaisant. Cela l’inquiéta même beaucoup. Il avança plus profondément dans la chambre de sa cadette et fronça les sourcils, il voyait bien que quelque chose clochait. Elle tenait peut-être une vilaine grippe, mais Jay présentait quelque chose de plus grave. Elle grinça les dents avant de reprendre.**

« Mon dieu, Jeanne… qu’est-ce que tu as, c’est vrai que tu n’as pas l’air de bien te porter du tout.. je dois avouer que je m’inquiète pour toi, tu es vraiment pale… et chaude en plus ! »

**Ajouta l’homme de plus en plus étonné lorsqu’il posa la paume de sa main sur le front brulant de sa sœur. Il se retourna vers la fenêtre, voyant bien que l’air n’entrait pas assez dans cette pièce. Jayson se leva, tira légèrement le rideau pour ne pas éblouir sa sœur du soleil de la journée et fit une légère ouverture dans la fenêtre. Il se retourna s’assoir près de sa sœur et lui fit un petit sourire.**

« Tu te sens comment au fait… tu préfères que j’appelle le docteur Hastings pour qu’elle vienne t’examiner ? »